« Podor m’était apparue comme un village riant sous les arbres qui ombragent sa grande, son unique rue, le long du fleuve. Nous y avions trouvé un peu d’animation. Le vapeur à peine arrêté, des pirogues s’étaient détachées de la rive et avaient donné l’assaut au chaland que nous remorquions, sur lequel, au milieu des colis entassés, étaient nos boys et des tirailleurs avec leurs épouses. Tout de suite un marché s’était installé ; jeunes filles à la poitrine nue et provocante, jeunes femmes assez gracieusement enveloppées dans leur gandoura, la tête recouverte d’un voile léger retombant sur leurs épaules, vieilles aux charmes décharnés et jugés inutiles à voiler ; tout ce monde, chargé de calebasses, criant, discutant, se disputant. Sur l’autre rive le désert étalait sa teinte d’un gris fauve et l’air avait son perpétuel bourdonnement de chaudière ; mais sur ce fleuve c’était la vie ». Source : Baratier, Col., A travers l’Afrique, Paris, Arthème Fayard, 1908.

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