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Cérémonie au camps de Thiaroye en 1927

Ce camp, situé à côté de Dakar, est le théatre d’une funeste tragédie le 1er décembre 1944. Des dizaines de tirailleurs sénégalais sont abattus par d’autres soldats français, sur ordre de la hiérarchie militaire. Soixante dix ans après, l’évènement est loin d’être apaisé. Il suscite toujours de vifs échanges entre historiens, avec interpellation de l’exécutif, de la presse et de l’opinion. S’opposent d’un côté les tenants d’une légitimité de l’action répressive des autorités militaires de Dakar - agissant selon les formes pour mater une mutinerie - et de l’autre ceux d’une opération orchestrée pour couvrir des erreurs, voire des malversations, administratives.

Les victimes font partie d’un contingent de combattants africains, emprisonnés par les Allemands dans des camps de travail sur le sol français et libérés par l’avancée des Alliés. Ils devaient transiter par Dakar, en route pour regagner leurs foyers respectifs dans toute l’Afrique occidentale française. Mais l’intégralité de leur solde ne leur a pas été payée, des revenus correspondant à leur traitement pendant les mois et les années de captivité. Craignant d’être spoliés une fois dispersés dans leurs villages d’origines, les tirailleurs rapatriés entendent percevoir l’intégralité de leur dû avant d’embarquer à Morlaix. Une partie d’entre eux refuse d’ailleurs de monter à bord du navire les ramenant d’Europe, d’autres de réembarquer après une escale à Casablanca. Au départ de métropole, les autorités promettent de les démobiliser et de régulariser leur situation dès l’arrivée Dakar. Mais une fois au Sénégal, ils sont cantonnés à Thiaroye et rien ne s’arrange. On veut même les faire partir en train vers Bamako où, promet-on à nouveau, tout sera réglé. Excédés, les tirailleurs interpellent leurs chefs, retiennent un moment le commandant par intérim de la place et obtiennent de engagements. Mais quelles que heures plus tard, les autorités font donner la troupe, avec un char et des automitrailleuses, balayant les tirailleurs désarmés.

 

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